J+299 /J+308 : La Patagonie et le parc de Torres del Paine

La Patagonie c’est ce territoire de la démesure que se partage l’Argentine et le Chili, à l’extrême sud du continent sud-américain, là où la terre, après s’être morcelée en une myriade de petites iles, de canaux et de fjords s’inclinent définitivement face à l’ile de Horn, le Cap Horn, où l’on ne sait pas très bien où le monde s’achève et où il commence.

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Longtemps la Patagonie fut essentiellement une affaire de marins parmi les plus célèbres, Magellan, Bougainville, Fitz Roy, pour qui elle n’était qu’un obstacle. Tout n’était que vide, tristesse et désolation. Darwin avait même écrit : « Sur cette terre s’étend la malédiction de la stérilité », c’est dire l’image pitoyable que l’on en avait à l’époque mais aujourd’hui les rôles se sont inversés.

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La Patagonie n’est plus un obstacle mais un spectacle. Celui d’une nature prodigieuse aux splendeurs insoupçonnées, globalement épargnées et qui abrite, très certainement, quelques unes des dernières virginités de notre planète.

Avec ce paysage qui a été modelé par des glaciations successives, il est continuellement soumis à un maitre absolu : le vent. Car la Patagonie est à cheval entre les 40ème rugissants et les 50ème hurlants, à telle enseigne que l’on se demande si le vent n’en n’a pas fait sa résidence définitive, tant ses sautes d’humeurs sont à répétitions.

Lorsqu’on séjourne dans ce bout du monde, on finit par avoir le sentiment que les trois règnes minéral, végétal et animal ont passé un pacte pour se sublimer dans la beauté.

Je voulais commencer ce post par cette introduction d’une émission d’Ushuaia d’il y à 20 ans tant il est important de comprendre à sa juste valeur ce territoire grand comme une fois et demi la France.

C’est donc en quittant Ushuaia que j’arrive en Patagonie. Après le franchissement de la frontière Argentino-Chillienne puis le passage du mythique détroit de Magellan, j’atteins finalement Puerto Natales après plus de 20 heures de trajet en bus. En d’autres termes je suis exténué ! Une bonne nuit me fera le plus grand bien.

Le lendemain je commence à regarder les différentes options de trek qui s’offrent à moi pour aller dans le parc national de Torres del Paine, un des 5 plus beaux de la planète.
La première, et la plus connue, le mythique « W Trail » de 4 jours. La seconde, le « O Trail », sorte de grande boucle englobant le W Trail dure près de 8 jours.

Torres del Paine Circuit Map
Torres del Paine Circuit Map – O trail 140 km / 8 days

En assistant au briefing sur le parc dans un bar de Puerto Natales, je commence à saisir l’importance de ce lieu incroyable mais aussi imprévisible. Sur le parcours le temps peut changer à tout moment et l’on peut avoir les 4 saisons dans la même journée.

talk20r

Par ailleurs, comme nous sommes au début de l’automne, les rangers ferment petit à petit les refuges du parc ce qui fait que je vais être en totale autonomie. Cela me stresse un peu compte tenu du fait que c’est la première fois que je vais marcher et camper aussi longtemps tout seul, sachant que s’il m’arrive un problème peu de personnes seront là pour m’aider durant le trail.
Par ailleurs, me retrouver sans guide et surtout sans assistance avec tout mon matériel de camping sur le dos ne sera pas une mince affaire. Mais je prends mon courage à deux mains et décide toutefois de faire le « O Trail » de 140 kilomètres.

Nous sommes la veille au soir et une chose me vient en tête. Ai-je testé la tente ? “La chose” qui sera ma meilleure amie durant les 8 prochains jours ? 🙂 Et bien non Fred !

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La belle tente!

Me voilà donc parti pour monter cette foutue tente sur le square du village à moitié éclairé et par une fine pluie qui fait tomber la température à 5 degrés. Très réjouissant la veille d’un départ comme celui-là…

Jour 1 : de Las Torres à Cerros 

Lever 5h45 un peu dur et c’est parti pour l’aventure.

Après l’achat du billet pour entrer dans le parc j’entame un premier tronçon de 12 km pour arriver au campement de Cerros.

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Après quelques minutes il commence à pleuvoir averse avec un vent à décorner les bœufs. Cela commence bien ! En même temps durant le briefing j’ai appris que la météo pouvait aussi instable que le lait sur le feu…
Je marche à un rythme soutenu mais je ne m’excite pas trop car il me reste encore 7 jours de trek. Il faut savoir ménager sa monture comme on dit.

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Au bout de 4h de marche, le campement se dévoile enfin. C’est un baraquement de quelques m2 qui fait office d’abri pour faire du feu sur un réchaud. Il est malheureusement et strictement interdit de faire du feu de bois depuis qu’un trekkeur a foutu le feu à une partie du parc en 2011 (camp Grey pour ceux qu’ils l’auraient déjà fait).
Plutôt marrant de faire la dînette : au menu velouté de tomates et pâtes au cheddar. En soit, un festin.

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J’aurais bien aimé dormir dans la bulle…

Au coucher du soleil les nuages laissent place à une belle nuit étoilée mais la température chute violemment passant sous les 5 degrés.

Jour 2 : Cerros à Dykson 

Lever 6h45. Je n’ai pas beaucoup dormi à cause du froid qui me chatouillait les pieds et surtout du voisin qui ronflait comme un buffle à 3 tentes de moi.
Le soleil ne s’est par encore levé alors en guise de petit déjeuner « dans le noir » je me fais un petit capuccino accompagné de biscuits secs et d’un peu de Dulce de Leche.
Après ce délice des dieux me direz-vous 🙂 je pars pour 18 km de randonnée en plein parc sans grand monde si ce n’est quelques allemands ou chiliens.

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Les 20 kg de mon sac commencent à peser sur mes épaules. Je n’ai pas trop l’habitude de porter autant de poids surtout quand cela fait près de 3h que je crapahuter des collines qui sont toutefois magnifiques.

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Le temps s’améliore mais il fait toujours très froid et venteux. Cela me glace les doigts. Au loin, les montagnes se dévoilent comme autant de pics glacés transperçant les nuages survolant le parc.

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Les montagnes de Torres del Paine

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J’arrive enfin au campement Dykson en milieu d’après-midi après 5h30 de marche entrecoupée d’une pause déjeuner light. Le paysage est époustouflant tout autour du camp. Un énorme glacier jette ses icebergs dans la rivière pendant que La Torre revêt ses plus beaux habits colorés culminant à près de 2000 m.

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Le temps de monter la tente puis prendre une pause thé, un dîner purée saucisse comme je les aime me rempli l’estomac. Il est déjà 19h et le soleil se couche derrière les pics de Torres del Paine.

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Je regarde une dernière fois le ciel étoilé et sa voie lactée au son de Hans Zimmer avant de me coucher.

Jour 3: Dykson à Los Perros

Lever 7h. La nuit a été très venteuse et fraîche, pas plus de 3-4 degrés à ma montre. Je traîne un peu dans le sac de couchage bien au chaud car le vent souffle tellement qu’il fait siffler les cordons qui tiennent, aux quatre points cardinaux, la tente au sol.
Après 1h d’attente le vent à l’air d’être descendu d’un cran et je profite de cette accalmie pour plier la tente et packer mon sac à dos. Malheureusement le vent redouble de force. Question : avez-vous déjà essayé de plier un tente tout seul avec un vent qui frise les 80 km/h ?! Cela tient plus d’un sketch qu’autre chose. Je suis à deux doigts de faire du kitesurfing 🙂
Après trois-quart d’heure à batailler je pars enfin en direction du camp Los Perros.

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Autant hier les paysages ressemblaient plus aux Landes écossaises autant aujourd’hui on rentre dans les « alpages » patagoniens avec ses forêts de pins surplombant la vallée.

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Je passe d’ailleurs une bonne partie de l’après-midi dedans en passant des ponts et rivières fabuleuses. Malheureusement il n’y a toujours pas un chat en vue. « Fred, s’il t’arrive quelque chose…on verra bien ! » me dis-je.

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J’ai loupé Pâques alors je me fais mon oeuf comme un grand!! 🙂

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En sortant de cette forêt luxuriante je distingue enfin le glacier de Los Perros.

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Mais le vent se renforce à mesure que je remonte vers le lac qui se trouve en aval. Je me tiens fortement sur mes deux bâtons mais il manque de me faire tomber à plusieurs reprises. J’apprendrai plus tard qu’un trekkeur s’est gravement blessé en tombant sur la tête.

Après 4h30 de marche intensive j’arrive enfin au refuge… évidement fermé !!

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Heureusement d’autres trekkeurs sont déjà présents, et après un conciliabule d’une durée de …30 secondes nous décidons de forcer la porte du baraquement car il fait un froid polaire. La température est en effet tombée sous la barre des 3 degrés et nous avons besoin de nous réchauffer à tous prix.

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Un peu de chaleur…

Nous passerons donc la soirée dedans à refaire le monde et décider de la suite.
Cela tombe bien car franchir le prochain col du Paso tout seul est catégoriquement interdit pour des raisons évidentes de sécurité.

Deux options se dessinent : dormir au refuge du Paso ou à celui du Grey directement.
Tandis que le premier n’est “qu’à” 6 h de marche il reste très venteux et froid alors que le deuxième est plus protégé mais 11h de marche nous attend. Après avoir fait plusieurs simulations nous prenons finalement la 2ème option en direction du camp Grey.

Le vent se calme dehors ce qui nous permet de revenir dormir dans nos tentes. Il est 22h, les lumières s’éteignent. Bonsoir !

Jour 4 : Los Perros à Grey

Lever 5h45. Il a fait très très froid cette nuit. Le mercure a frôlé les 1 degré. Mon sac de couchage à montré ses limites.

Dur dur de se lever mais une longue journée m’attend. La veille j’ai convenu de faire équipe avec un couple d’australiens afin de franchir la passe John Gardner à 1200m en toute sécurité.

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Lever de soleil fabuleux sur le parc

Le temps d’un petit déjeuner rapide, nous nous mettons tout de suite en route pour l’ascension.

Après une heure de marche le soleil commence à pointer le bout de son nez et ses rayons pénètrent la forêt dense dans laquelle j’évolue difficilement à cause de la forte pluie de la veille qui a crée une boue extrêmement collante.

A mesure que je grimpe la boue devient gelée et le sol glacé. Au bout de 2h de montée je sors enfin de la forêt. Elle laisse place à un chemin de rocaille très verglacé. Les ruisseaux sont tous gelés. Le vent commence à forcir mais il fait beau.

A ma droite se présente un imposant glacier. J’attaque la passe par la gauche en me hissant vers le sommet à l’aide de mes mains. Je souffre mais le magnifique paysage qui m’entoure me fait oublier mes douleurs de dos latentes dues au sac que je transporte.

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La neige est de plus en plus présente. Je laisse mes traces dans 50 cm de neige.
Après 3h d’ascension j’arrive enfin en haut de la passe. Il fait un froid glacial et un vent à vous faire une hémiplégie au visage 🙂 Je comprends vite pourquoi. Le plus gros glacier d’Amérique Latine, le glacier Grey, se dresse sous mes yeux dans la vallée opposée.

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C’est un monstre de glace. Combien de kilomètres fait-il ? Des dizaines ? Combien d’épaisseur ? Sans doute 200 à 300 m. C’est impensable.

Non seulement cette masse est gigantesque mais les montagnes l’entourant pour l’alimenter le sont tout autant.

Il est temps pour moi de descendre dans cette vallée où le refuge Grey m’attend.

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La pente est raide mais belle. Je n’arrive pas à décrocher les yeux du glacier ce qui me vaut plusieurs belles glissades. « Fred, regarde où tu mets tes pieds ! » me dis-je de nouveau. Cela serait bête de se casser quelque chose et que l’on vienne m’héli-treuiller.

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Après 6h de trek j’arrive enfin au camp Paso où je prends mon déjeuner sur une cascade surplombant le glacier. Un paysage saisissant de carte postale se dresse encore une fois devant moi. Je reste sans voix devant une telle force de la nature.

Les 5h dernières heures seront quant à elles fabuleuses où le chemin serpente à flanc de montagne alors que cette masse glacée se présente quelques centaines de mètres plus bas.  Certains ponts reliant le chemin qui m’amène au refuge sont vertigineux mais je pense qu’à une seule chose. Arriver au camp Grey.

Après 11h de marche j’arrive enfin au refuge. Je suis exténué mais heureux d’avoir pu vivre une journée divine dont le soleil éclatant m’a permis de voir la vallée à des centaines de kilomètres à la ronde.

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D’ailleurs mon visage en a fait les frais. Malgré l’écran total que je me suis appliqué, j’ai les traits très tirés, et par certains endroits brûlés. Cela est notamment dû au trou dans la couche d’ozone qui à cet endroit de la planète laissent passer les ultra-violets plus que jamais.

Jour 5 : Campo Grey à Paine Grande

Je me lève un peu tard que prévu car je suis encore très fatigué de la veille. J’ai parcouru hier près de 22 km d’une seule traite en passant par le col.
Je vais voir si une excursion est possible en kayak près du glacier malheureusement la règle immuable de 2 personnes minimum par activité m’empêche de la faire.

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Je remballe finalement tout mon matériel pour partir en direction de Paine Grande.

Sur le chemin je croise la désolation. Des forêts entières ont été brûlées à cause d’un touriste qui y foutu le feu en faisant du camping sauvage par une journée de grand vent en 2011. Quelle bêtise humaine…1/6 du parc fut ravagé par les flammes. 5 ans après les traces de se désastre sont encore et malheureusement bien visibles.

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Je dis au revoir une dernière fois au glacier pour arriver au campement de Paine Grande. Un paysage magnifique entouré des plus grosses montagnes du parc dont celle culminant à plus de 3000 m.

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Le camp de Paine Grande

Le plus drôle dans ce camp c’est que des oies sauvages se baladent allègrement autour des tentes sans oublier les lapins et autres aigles qui nous regardent d’un œil curieux.

Jour 6 : Paine Grande à Los Cuernos

Réveil très difficile. Il fait froid et j’ai la tête toute boursouflée de la nuit passée. Mes yeux sont gonflés comme des ballons de baudruche. Je ne sais pas pourquoi !
Je lève le camp en direction du refuge des Italiens.

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La ballade est superbe et je ne peux m’empêcher de penser une nouvelle fois à ceux qui travaillent en ce moment. Quelle chance j’ai de vivre tout cela.

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La vallée française

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Au détour d’un lac j’entre dans la vallée française. Formant un V vers le Cerro Trono Blanco j’arrive après quelques heures de marche au mirador Britanico pour apercevoir cette montagne gigantesque, non pas par sa hauteur mais par son imposant glacier, où des blocs de glace se détachent dans un fracas digne d’un des plus gros orages d’été comme l’on a dans le sud de la France.

Je retourne sur mes pas en descendant la vallée et atteint en fin d’après-midi le camp de Los Cuernos juché sur les contreforts de Torres del Paine, les fameuses tours du parc.

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Jour 7 : Los Cuernos à Camp Las Torres

Réveil bizarre. J’a encore une fois le visage tout boursouflé. Je ne comprends toujours pas ce qu’il m’arrive. On verra plus tard.

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Vue imprenable depuis ma tente

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C’est une journée magnifique qui m’attend. Le beau temps est bel et bien au rendez-vous. Quelques nuages épars entachent à peine les grandes étendues patagoniennes qui se présentent à moi.  Je traverse des lacs splendides d’un vert émeraude profond.

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En rentrant dans la dernière vallée qui mène aux tours del Paine, le temps commence à se gâter et à mesure que je grimpe, la neige fait son apparition.

Mais l’arrivée au camp de Las Torres est plus rapide que prévue. Cela tombe bien car mon dos me fait extrêmement souffrir sans compter le fait que je n’ai pas mangé de la journée. Je me gave de soupe chaude et d’un succulent risotto aux asperges. Oui, tout est « succulent » en trek surtout après des journées de marche interminables.

Alors que j’étais en train de ranger ma cuisinière et que j’allais pour me coucher une surprise de taille arrive au camp : mon vieux copain d’enfance de 30 ans Cyril est là avec sa femme Marion, et Antoine, un excellent ami de Marseille.

De passage en Amérique du Sud ils font aussi escale à Torres del Paine. Une chance incroyable de 1 pour 1 million de se retrouver au même endroit au même moment.

Nous passons évidemment la soirée à parler de Marseille autour d’un bon pastis apporté par ses soins, et décidons que nous ferons ensemble l’ascension pour voir les Torres del Paine le lendemain, clou du spectacle de cette grande boucle de 140 km sur les 8 jours de marche.

Jour 8 : Torres del Paine et retour à Puerto Natales 

Réveil extrêmement froid. Il a neigé durant la nuit et j’ai entendu des renards la veille rentrer dans l’antichambre de ma tente, sans doute pour se réchauffer.
Nous expédions un petit déjeuner dans une cabane de fortune avec Cyril et les autres avant de partir pour 45 minutes de marche dans la nuit noire à la lumière de la lampe frontale.

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Les tours de Torres del Paine à l’aube

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On est très fatigué (et tout boursouflé) mais heureux!

En arrivant au sommet, les tours de Torres del Paine sont là mais nous comprenons rapidement qu’il va falloir attendre encore un peu avant le lever de soleil. Le vent et le froid nous glacent le sang mais nous sommes heureux de partager ce moment tous ensemble. Un bon thé chaud nous tient debout tandis que le soleil commence à pointer le bout de son nez sur la cime des montagnes environnantes. Les fameuses tours se mettent à s’illuminer malgré les nuages menaçants. C’est un instant magique !

Il est maintenant temps pour nous de redescendre, finir ce trek et récupérer Franck, un autre ami de Cyril resté en bas pour cause de cheville foulée.

Dire que j’en ai plein les pattes est un doux euphémisme. Je suis exténué par ces 8 jours de randonnée en Patagonie. Mon dos et mes épaules sont à bout de force. Chaque pas qui me séparent du point d’arrivé me pèsent mais le bonheur d’avoir accompli cette expérience formidable me rend content, d’autant plus avec un vieux copain.

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Alors que je retourne à Puerto Natales pour me reposer, l’équipe des marseillais doivent partir dans une Estancia passer la nuit qu’ils avaient prévu de longue date et revenir lendemain. Nous nous retrouverons alors pour un bon diner entre gens du sud !

Malheureusement le lendemain j’apprends qu’Antoine a fait une grave chute à cheval l’obligeant à être transféré en urgence à l’hôpital. Résultat des courses, Antoine et Franck doivent être rapatriés en France. Cyril, Marion et moi-même passerons la soirée à l’hôtel à gérer les problèmes des deux malchanceux, écourtant leur voyage en Amérique du Sud. Pas de chance pour eux.

Je quitte finalement les marseillais pour partir le lendemain vers Calafate, ville toute proche du Chili, mais située en Argentine. Le Perito Moreno et le Mt Fitz Roy m’attendent.

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Deux aigles sur mon chemin à peine effrayés par ma présence

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